Ali contre Foreman à Kinshasa, un évènement historique qui restera à jamais gravé dans les annales à l’échelle mondiale. Cet évènement était le défis relevé par le roi du Zaïre, le dieu de l’Afrique à savoir feu le président Mobutu de tirer la sonnette d’alarme sur le plus vieux continent du monde. Un continent à la forme d’un revolver dont le Congo jadis le zaïre serait la gâchette comme le soutenait Franz fanon.
Le 30 octobre 1974, dans un stade de Kinshasa plein à craquer, Muhammad Ali a envoyé au tapis George Foreman, l’incontestable champion du monde qui avait pulvérisé Joe Frazier un an plus tôt. Le journaliste sportif Robert Frosi raconte les dessous sportifs et politiques de ce combat de boxe d’anthologie.
À l’époque, George Foreman est un jeune champion du monde arrogant et imbattable, tandis que Muhammad Ali a perdu son titre de champion du monde 10 ans plus tôt.
Une géopolitique du sport
Depuis 1965, Mobutu Sese Seko dirige d’une main de fer la jeune République du Zaïre – aujourd’hui la République démocratique du Congo –, qui a obtenu son indépendance de la Belgique. En se servant du prétexte de la ségrégation raciale aux États-Unis, l’agent sportif Don King convainc Mobutu de présenter le combat dans son pays. Pour le président, c’est la preuve que l’Afrique est capable d’accueillir de grands événements sportifs.
« C’est quasiment le début de la géopolitique du sport, donc se servir du sport pour se donner une légitimité internationale. »
— Une citation de Robert Frosi, journaliste sportif
Pour ce qui est du combat, la population zaïroise se range derrière Muhammad Ali, surtout lorsque George Foreman commet une erreur : « En sortant de l’avion, il est accompagné d’un berger allemand. Et le berger allemand était le chien des Belges qui avaient occupé le Congo », explique Robert Frosi. De plus, il séjourne dans un palace, alors que Muhammad Ali vit parmi la population.
Ali contre Foreman à Kinshasa, le choc des titans
Le combat a lieu vers 4 heures du matin, pour la diffusion aux heures de grande écoute aux États-Unis. « Il y a 100.000 personnes dans le stade. C’est énorme! » Tout le monde donne George Foreman, une montagne de muscles de 25 ans, gagnant. Muhammad Ali a 32 ans, il est moins rapide que dans ses belles années, mais il a une stratégie : épuiser Foreman, faire durer le combat, échapper à Foreman et encaisser les coups.
« D’ailleurs, il va même lui parler sur le ring, Ali. Il va lui dire [À Foreman] « C’est tout ce que t’as, George? » – « Vas-y, j’suis capable d’en prendre encore? » » a expliqué clairement le journaliste sportif Robert Frosi.
Au 8e round, à 30 secondes de la fin du combat, Muhammad Ali envoie George Foreman au tapis.
Au cours de cette émission, Robert Frosi raconte également comment ce combat a été une célébration de la culture noire, et comment cette défaite a fait mal à George Foreman.
Blaise Puala/Radio-canada