L’on dira que Yekima De Bel Art fait une nouvelle fois très fort. Après les tubes « Je te présente Kinshasa » et « les Années Zaïre » qui ont connu un franc succès tant sur le plan national qu’international, le slameur de la République démocratique du Congo vient encore de réaliser un exploit avec « Mpiak’Corona », un récent titre dans lequel il a dépeint le tableau sombre de la vie des plus démunis pendant cette période de crise sanitaire.
Dans un laps de temps, soit un mois seulement, la chanson a atteint 100K sur YouTube. Un meilleur résultat récolté dans une période où beaucoup d’artistes, en RDC et ailleurs, ne se sont pas fait entendre. Selon plusieurs observateurs, « Mpiak’Corona » fait partie intégrante des tubes réalisés pendant la pandémie de Coronavirus.
Il faut dire que le clip de cette chanson s’est même exporté au niveau international. En Afrique, et plus particulièrement au Togo, les gens se sont filmés en train de danser dessus. Toutes les vidéos tournées sur leurs téléphones ont fait le tour du monde à travers les réseaux sociaux.
En effet, ce n’est pas seulement l’angle sous lequel l’artiste a abordé la maladie de la Covid-19 qui expliquerait l’engouegement international. Ce qui a emporté les populations, c’est surtout cet « Afroslam », un style de slam innové par l’artiste, du slam un peu à la coloration africaine (avec la danse, le choix d’instruments musicaux…) qui a bougé le monde. Bref, c’est une belle sonorité accompagnée d’un clip de toute beauté qui a cartonné.
Aussitôt, les grands médias du monde tels que RFI et France 24, pour ne citer que ces organes de presse, s’étaient vus obligés de récupérer le titre et de le faire savourer à leurs larges publics.
N’en déplaise à ses détracteurs (qui hésiteraient à lui adresser un mot de félicitation par méchanceté), Yekima De Bel Art se confirme aujourd’hui comme le « roi » du slam en République démocratique du Congo. D’autant plus profond que, excepté les autres styles de musique dont la rumba, personne n’a imaginé que la RDC pouvait aussi se faire entendre à travers du slam.
Le « soldat du slam » comme certains l’appellent, Yekima De Bel Art a réussi à élever le slam dans son pays et à attirer plus de monde vers cet autre style de musique. Des efforts fournis dans ce sens ont commencé depuis longtemps.
Pour la première fois en République Démocratique du Congo, c’était en 2012, Yekima a organisé un concert slam à l’Institut français (Halle de la Gombe). En 2019, l’artiste a enchaîné avec un autre concert qui a réuni plus de mille cinq cents (1500) spectateurs, toujours à l’Institut français.
Dans une interview exclusive accordée à ciel-bleu.org, il s’est félicité de ses performances, car, a-t-il souligné, de petites victoires n’existent pas chez lui, surtout dans un univers musical de Streaming où tout semble tourner au tour de vues. Il a en outre précisé que lui, est parvenu à s’imposer aussi sur ce terrain avec un style de musique, le slam, qui n’était pas connu en RDC.
« D’aucuns ne pouvaient croire que le slam congolais pouvait se retrouver dans la plateforme culturelle congolaise déjà conquise par le Ndombolo, la Rumba (…). Personne encore ne pouvait croire que le slam congolais pouvait se frayer une place de choix aujourd’hui à travers le style AFROSLAM que je propose. Depuis un moment, je me bats pour ce mouvement. Si on parle de slam aujourd’hui dans des salons, réunions, etc., si le nom du slam se pérennise et résiste à l’usure du temps et est sur les lèvres, dans les coeurs, dans la pensée de gens, c’est aussi grâce à cet AFROSLAM, grâce à Yekima », s’est-il exprimé.
Aussi, l’histoire retiendra qu’il y a eu des publicités « slamées » avec Yekima De Bel Art. Une première en RDC.
Dans la même interview, le slameur a reconnu l’appui de milliers de ses fans d’ici et d’ailleurs, qui l’ont accompagné jusqu’à ces réalisations. Yekima De Bel Art appelle affectueusement tout ce monde la « YEKING FAMILLY ».
Content de constater qu’il ait donc aujourd’hui une autre frange de Congolais tournée vers le slam, Yekima De Bel Art déclare et affirme haut et fort qu’une autre « musique est possible en RDC ».
Connu aussi pour sa manière de s’habiller avec élégance, le slameur du continent africain émet le voeu d’atteindre prochainement ses premiers 1 million de vues.
Fabrice Lukamba